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Maîtrise de l’eau


L’eau est entourée de mystères en Afrique. Quel est l’historique de l’or bleu dans cette région du monde ? Le musée de l’eau, situé à Loumbila dans le Plateau central, à une vingtaine de kilomètres de Ouagadougou, au Burkina Faso, se propose de percer le coté énigmatique de l’or bleu.

Où trouver les instruments des temps anciens que nos ancêtres utilisaient pour la collecte et la conservation de l’or bleu ? Comment connaître les techniques endogènes de recherche de la nappe d’eau ? Quels sont les différents types de flacons d’eau dans divers pays du monde ? Un tour au musée de l’eau, à Loumbila, dans le Plateau central, replonge le visiteur dans un univers ancestral du liquide bleu. Nous y découvrons, entassés les uns sur les autres, des bidons d’eau de tous les pays du monde dont le volume varie entre le demi-litre et le litre ; de même que des instruments et récipients utilisés dans la collecte de l’eau dans quelques pays d’Afrique. D’après le promoteur, Alassane Samoura, ces bidons qu’il collectionne depuis sept ans serviront très prochainement à fabriquer une goutte d’eau géante et trois pirogues dont le fond sera en bois. « La goutte d’eau devrait mesurer 100 mètres de long et 50 mètres de large et plus tard, la population pourrait se réjouir autour de cette goutte d’eau, à chaque 22 mars, journée mondiale de l’eau », a-t-il précisé. Initialement installé à Saaba, M. Samoura, a déplacé son musée à Loumbila pour plus de visibilité. « A long terme, il s’agit de faire un musée de l’eau sur pilotis », a-t-il révélé. Selon lui, le but visé est de combler le vide culturel, historique, anthropologique sur la problématique de l’eau. « Les bailleurs de fonds pensent à construire des forages mais les aspects sociologiques ne sont pas pris en compte ; notamment les ustensiles et récipients ayant un rapport avec l’eau ne sont pas valorisés. J’ai donc voulu matérialiser le patrimoine de l’eau », a déploré le promoteur.
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ENVIRONNEMENT-BURKINA FASO: Bataille pour la maîtrise de l'eau

OUAGADOUGOU, 13 mars (IPS) – Assis devant son impressionnante production de patate douce, igname, chou, concombre, carotte et tomate, Amadou Diallo savoure son succès qu'il attribue à la proximité de ses terres avec une retenue d'eau. Au Burkina Faso, le succès d'une exploitation agricole commence d'abord par la maîtrise de l'eau.
Selon Issa Martin Bikienga,le Burkina Faso a, depuis toujours, mené une politique de grands barrages et, plus récemment, de petites irrigations villageoises.

Dans ce pays sahélien de l'Afrique de l'Ouest, on dénombre plus de 1.500 bassins de rétention d'eau, indique Bikienga.

La réalisation des petites irrigations villageoises est devenue une politique nationale grâce à la création, en 1998, d'une direction chargée de la petite irrigation, au ministère de l'Agriculture.

Grâce à l'encadrement de cette direction, qui fournit du matériel subventionné aux paysans et les aide à réaliser les retenues d'eau, beaucoup de paysans burkinabé font aujourd'hui deux récoltes par an en dépit de l'unique saison pluvieuse que connaît le pays.

Parallèlement à la politique de petites irrigations villageoises, le gouvernement burkinabé développe également une politique des grands barrages hydro-électriques pour venir en appui à l'irrigation villageoise.
Le résultat de toutes ces actions de conquête de l’eau entreprises depuis plusieurs années au Burkina Faso, selon Bikienga, est qu’”il existe aujourd’hui des îlots de forêts dans le Sahel”, c’est-à-dire des zones suffisamment reboisées pour s’apparenter à des zones de forêt.

Bikienga appelle les pays du Sahel à constituer un front pour freiner l’avancée du désert “car c’est par eux que le désert progresse jusqu’à atteindre les pays du sud”.

Il conseille aux autres pays sahéliens confrontés à des problèmes d’eau de s’inspirer de l’exemple burkinabé en matière de maîtrise de l’eau.
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