LA DESERTIFICATION ET LES DEFIS DE LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE EN AFRIQUE DE L’OUEST
Issa Martin Bikienga
Ingénieur Agro-économiste
Secrétaire Exécutif Adjoint du CILSS
03 BP 7049 Ouagadougou 03 Burkina Faso
E-mail : issa.bikienga@cilss.bf
RESUME
La dégradation des terres, connue sur le plan médiatique sous le terme « désertification » est devenue un phénomène mondial, même si elle trouve son origine dans les grandes sécheresses qui ont sérieusement affecté en particulier le continent africain depuis les années 70. Pour la combattre, de grandes organisations régionales ont d’abord vu le jour : CILSS, IGAD, OSS, UNSO (devenue ensuite DDC).
Mais cette question va vite avoir une audience internationale dans les années 90 par l’adoption à Rio des grandes conventions pour l’environnement (changements climatiques et biodiversité), et par la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification signée à Paris en 1994.
Aujourd’hui, la plupart des continents sont affectés d’une manière ou d’une autre par le processus de la dégradation des terres, l’Afrique et l’Asie venant en tête. Les régions menacées correspondent à 40% des terres disponibles. L’Afrique est particulièrement confrontée à de grands défis en termes de mise en valeur des terres arides. En effet, environ 71% de sa superficie est occupée par des zones arides, hyper-arides, des zones humides et sèches. La plus grande incidence de la pauvreté se trouve dans ces zones arides.
Dans la plupart des cas, les zones arides sont associées aux zones affectées par la désertification. Mais le plus grave, c’est que tous les scénarios développés notamment par le Millenium Ecosystem Assessment indiquent clairement que ce phénomène va s’accentuer dans les prochaines décennies et que les Objectifs du millénaire pour le développement risquent de n’être pas atteints.
La désertification et son lien avec la pauvreté en Afrique de l’Ouest, forment ensemble une question à la fois importante et d’actualité. Nous saisissions cette occasion pour exprimer notre gratitude à l’UICN de nous donner l’occasion de reparler de ce sujet sur lequel beaucoup de choses ont été déjà dites. Il s’agira pour nous d’apporter notre contribution au débat en faisant usage du temps relativement court mais précieux qui nous est réservé à cet effet.
Communication UICN