LES BESOINS EN ENGRAIS NON COTON DANS LES REGIONS
DU PLATEAU CENTRAL ET DE L’EST DU BURKINA FASO
Resume
L’économie du Burkina est à dominante agricole. C’est une agriculture de subsistance marquée par des exploitations de petite taille ne dépassant guère six (6) ha. Parmi les nombreuses contraintes à son développement figurent en bonne place celles liées à la gestion de la fertilité des sols. Fruit d’un héritage géo-morphologique, climatique et de pratiques agricoles et pastorales peu adaptées, la fertilité des sols est une question de préoccupation des autorités politiques, scientifiques et des producteurs de ce pays.
Malgré les conditions climatiques difficiles , l’utilisation des engrais reste une solution efficace pour accroître les rendements des cultures et l’ensemble de la production agricole. Même sur le plateau central et l’Est, l’efficacité des engrais se confirme sur le mil, le sorgho et surtout le maïs et le riz. L’utilisation des engrais reste donc une alternative intéressante pour réaliser la sécurité alimentaire. De plus les engrais représentent un enjeu important dans la réussite de la gestion des ressources naturelles et la lutte contre la pauvreté (augmentation des revenus).
Outre les contraintes liées au climat et aux sols, les variétés cultivées (céréales traditionnelles) ne permettent pas de tirer le meilleur parti des engrais qui n’est possible qu’avec des semences sélectionnées. La promotion de l’utilisation des engrais chimiques devrait se faire dans le cadre plus global de proposition de paquet technologique « semence améliorée – engrais chimique – matière organique ».
Il n’y a pourtant pas de production d’engrais chimiques au Burkina Faso. L’ensemble de la consommation est donc importée de la Côte- d’Ivoire, du Bénin, du Nigéria, du Ghana et du Japon pour le KR II. La consommation moyenne annuelle des cinq dernières années est d’environ 76 000 tonnes. Pour la zone d’étude, cette consommation est évaluée par le Service des Statistiques Agricoles pour le NPK uniquement et pour la campagne 95/96 à 1 500 tonnes. Les produits HYDROCHEM (Bénin ou Côte- d’Ivoire) sont les plus présents sur le marché national. Ils sont importés par quatre grossistes installés dans la région du Centre :King Agro, Sopagri, Etablissements KIENDREBEOGO Mady. Ces importateurs réalisent des ventes en gros, demi-gros et en détail. Ils ravitaillent une série de commerçants de l’intérieur du pays. Ces derniers vendent essentiellement les engrais au détail aux producteurs individuels ou organisés en groupe. Le mode de cession aux deux niveaux (importateurs, commerçants) est la vente au comptant. Les cessions à crédit sont plutôt un système rare (développé sur la base de la confiance avec des petits cercles de producteurs) que les importateurs et commerçants pratiquent avec beaucoup de prudence. Cette prudence est dictée entre autres par les faibles marges bénéficiaires que réaliseraient importateurs et commerçants sur le commerce des engrais. Les principales difficultés auxquelles sont confrontées ces acteurs sont l’absence d’un service de financement adapté, la variabilité de la qualité des produits disponibles sur les marchés d’approvisionnement (on ne retrouve jamais les mêmes), la perturbation du marché par les dons d’engrais KR II, etc..
Les besoins en engrais non coton